Entretien collectif PLURIACT – PJJ
Les 20 décembre 2017 et 15 mars 2018
(En raison des plannings des professionnels de la PJJ, l’entretien collectif s’est déroulé en deux temps)
La participation à la démarche Pluriact
L’équipe de la PJJ pratique une démarche volontariste dans les relations avec les partenaires. Lorsque la participation à Pluriact a été proposée à son directeur, celui-ci a été immédiatement intéressé. Selon lui il n’y a pas d’espace pour penser la pratique. Après que le projet ait été présenté dans son service, il a décidé d’engagé son équipe malgré le refus de certains de ses collègues.
Ainsi si l’idée de Pluriact a bien été comprise par certains professionnels comme une mise en commun des différentes pratiques afin « d’obtenir un objet finalisé », fruit d’une réflexion commune, la participation au projet a été source de débat. Propice pour certains à ‘’faire bouger les lignes’’, à s’interroger sur la place que l’on occupe, elle a été vécues pour d’autres comme une contrainte.
Ces derniers ont exprimé leur volonté d’être dans une écoute active mais sans participation. Dans ce contexte, ils n’ont pas forcément perçu d’évolution au cours du projet ou souhaité faire évoluer leur positionnement. Pour eux, les échanges qui ont eu lieu auraient pu se faire dans un autre cadre. Un sentiment de servir de cobaye ressort. Pour eux Pluriact n’était pas nécessaire pour avoir connaissance du positionnement des autres. Mais quand un projet est imposé on ne part pas sur les mêmes bases.
Pour d’autres participants, il est fait état d’une difficulté à parler de la pluridisciplinarité, à connaître la discipline de l’autre. Le travail collectif se fait mais dire les choses n’est pas simple, ce n’est ni facile ni agréable. Or l’accueil du public nécessite d’aborder les rôles et les places de chacun. Pluriact pouvait permettre une autre approche de la pluridisciplinarité. La démarche a pu être pensée comme une forme d’accompagnement puisqu’il traitait de la pratique.
La place de chacun
Ces temps d’échange ont permis d’entendre les autres membres de l’équipe de manière différente. L’équipe constate qu’il existe une liberté de parole en son sein.
Il ressort des postures et des valeurs communes même si chacun apporte une vision qui lui est propre. Les différents professionnels se rejoignent sur le sens de leur travail.
L’intérêt de la démarche peut avoir été de se risquer à prendre la parole en fonction de la place que chacun occupe dans l’équipe. Pluriact a permis de dévoiler les gens de voir les certitudes.
L’analyse des pratiques et les temps d’échanges
Des professionnels relèvent un besoin d’échanges à l’intérieur de l’unité et entre unités.
Il existe des résistances à différents niveaux par rapport à cette question de l’analyse des pratiques.
Il est exprimé que le fait de dire les choses ne change pas forcément les choses.
Le langage
La démarche est trop intellectualisée elle n’est pas accessible de la même manière à tout le monde.
Plus globalement, il est souligné l’importance de parler le même langage, de prendre en compte l’accessibilité du vocabulaire.
Le rapport à la loi
Le rapport à la loi est abordé de manière différente suivant la place de chacun. Il fait partie intégrante de comment chaque professionnel entreprend son travail. Le rapport à la loi renvoie à la fois à une question institutionnelle mais aussi à une question de morale individuelle. Les éducateurs sont les premiers confrontés à la question de la loi et les premiers représentants de la loi quand un jeune arrive dans le service. Pour autant les approches sont différentes suivant chacun.
L’éducatif, le thérapeutique
L’éducatif est la mission première du service.
Il existe dans le service une grande liberté quant aux accompagnements.
Se pose la question de l’éducatif et par qui il peut être véhiculé. De nombreux professionnels, pas uniquement éducateurs, peuvent faire de l’éducatif. Il y a des actes, dans le rôle et la fonction de chacun, dans le respect du cadre, qui peuvent avoir des effets éducatifs. Toutefois, il est important de maîtriser les effets de tout cela.
Est soulevée la question du thérapeutique. Il peut y avoir des effets thérapeutiques avec ou sans la présence du psychologue. L’important est comment le psychologue va y participer de manière implicite ou explicite. Cela dépend également de la conception du rôle du psychologue.
Concernant l’axe sur l’analyse des dysfonctionnements
Cette équipe a des compétences collectives mais ce travail de Pluriact a pu être parfois insécurisant. La question de l’analyse des dysfonctionnements comme premier thème a été vécu comme brutal. Il n’était pas attendu que cette question éclabousse autant.
Les dysfonctionnements institutionnels n’ont pas d’impact au point que ça ait un effet sur les accompagnements.
Une fois les dysfonctionnements situés, qu’en faire ?
Certains professionnels ne se sont pas saisis de Pluriact pour exprimer ce qui ne fonctionne pas selon eux.
Le retour de Pluriact à l’équipe
L’équipe pose la question du retour de Pluriact à l’équipe, de ses modalités.
A quoi cette démarche va-t-elle servir ? Que va-t-on en faire ? Quels vont en être les bénéfices ?
Quel retour est prévu par les chercheurs ?