ATELIER DE LA PLURIDISCIPLINARITE EN ACTE
Un groupe de travail composé des différents professionnels œuvrant au sein d’établissements de santé s’est réuni en 2018 et a échangé sur les axes suivants.
Axe 1 : Identifier et interroger les dysfonctionnements de la pluridisciplinarité
La communication entre différents professionnels n’est pas toujours aisée et peut conduire à des incompréhensions du fait de l’intervention d’une multitude d’intervenants, en effet le langage des professionnels diffère selon le champ d’intervention des professionnels pouvant être à l’origine de perte d’informations, d’incompréhension d’autant plus que l’informatique vient réduire les échanges interpersonnels et la communication orale.
L’Etablissement de santé se doit de respecter des critères d’efficience, la temporalité du soignant n’est souvent pas la même que celle du patient, le patient ayant besoin parfois de faire rentrer un peu de sa vie personnelle au sein du service et est plus demandeur d’accompagnement, d’écoute que de soins techniques.
Au sein d’un établissement de Santé, la communication entre les professionnels peut ne pas être toujours aisée : multitude de professionnel, de services, de charte, des jargons médicaux et paramédicaux différents. Une complexité qui donne tout son sens à la notion de pluridisciplinarité
Axe 2 : Identifier et partager un objectif commun
On constate une dissonance sur l’objectif commun, car on ne communique pas sur les mêmes choses. Ce qui nous relie c’est le patient. Le médecin doit être le chef d’orchestre de l’équipe pluridisciplinaire en favorisant les échanges sur l’expérience de chacun.
Ces échanges donnent du sens aux pratiques professionnelles.
Les valeurs communes identifiées sont l’envie d’aider les autres, la sociabilité, l’empathie, l’entraide, le respect, la confiance …. Chaque professionnel a également des valeurs personnelles qu’il doit préserver. Les valeurs de l’établissement doivent permettre de construire un objectif commun autour du Projet d’établissement.
Axe 3 : Permettre à l’usager d’être acteur de ses soins
Le patient acteur de ses soins ? Il a été constaté qu’il est difficile de recueillir le choix du patient. On cherche souvent uniquement à contractualiser afin de respecter la réglementation, ce qui n’est pas rendre le patient acteur pouvant être à l’origine d’un mal être pour le professionnel.
Le patient acteur de la prise en soin ? Le patient doit être informé de sa pathologie. En effet, dans la maladie chronique il existe une dimension éducative qui doit permettre au patient d’être plus acteur de ses choix et devenir expert. Mais pour le professionnel cela demande beaucoup de temps. Le groupe s’est interrogé sur la notion de choix, « le patient a–t’il toujours envie d’avoir le choix ? »
Au sein d’un établissement de santé, la commission des usagers donne la place au patient. En ce qui concerne l’EHPAD le Conseil de la vie sociale avec des membres élus représentants des familles et des résidents est un vrai lieu d’échanges.
AXE 4 : S’ouvrir à une pratique de la reconnaissance mutuelle
La reconnaissance mutuelle c’est quoi ?
Cette reconnaissance passe avant tout par les échanges, il faut apprendre à se connaître. La reconnaissance par le statut est néfaste car elle fausse la communication avec le patient. La reconnaissance du professionnel par son institution est importante. Cette reconnaissance passe par une communication bienveillante et le groupe note que l’informatique peut être un frein à la reconnaissance car elle isole derrière un écran.
Axe 5 : Comment travailler ensemble
L’informatique dorénavant rythme le travail. Pour cela, des logiciels assurent la sécurité de la prise en charge par des données précises. Ils facilitent les échanges dans la pluridisciplinarité mais limitent la communication orale. Si l’information est plus fiable, elle est plus standardisée car devant répondre à des standards de sécurité de réglementation et de traçabilité.
Les mails sont aussi un outil de communication. Ils remplacent les courriers entre interlocuteurs mais ils utilisent un mode d’écriture spontanée qui favorise l’interprétation. Ils perdent aussi de leur valeur de par leur nombre qui s’accroît.
Les temps d’échanges doivent permettre de travailler ensemble plus facilement. Ces temps d’échanges se font pendant les staffs et les transmissions. Mais il y a peu de temps pour des échanges autour de l’organisation et la vie des services et de l’institution compte tenu de l’accélération de la temporalité.
Axe 6 : Ethique et réflexivité
La réflexivité est une approche inconnue pour de nombreuses personnes du groupe. Il est noté que l’apprentissage par le chemin clinique, par processus, par protocoles normés, par protocoles collectifs va à l’encontre de la réflexivité. Il est important de conserver le sens des prises en charge et de nos actions
CONCLUSION
Le groupe a conclu ses travaux par la question suivante :
Une volonté de travailler collectivement est-elle partagée aujourd’hui ?