Equipe de la PJJ

            Unité éducative de milieu ouvert PJJ de GUERET

Je m’appelle Pierre Dumont, je travaille pour la PJJ, dans un service en milieu ouvert. C’est-à-dire que nous n’avons aucun jeune en hébergement sur place. Nous intervenons en Creuse et au nord de la Haute vienne. Nous accueillons un public de jeunes mineurs sous mandat judiciaire, c’est-à-dire que ce n’est pas un public adhérent à priori à la prise en charge. L’équipe de Guéret est composée de 9 personnes, il y a 5 personnes qui ont un statut unique, c’est-à-dire le chef de service, la psychologue, la secrétaire, l’assistante sociale, l’enseignante technique et 4 éducateurs.

Le contexte de Pluriact :

Ce projet a été proposé par Monsieur Depaulis. On sortait de l’élaboration d’un projet d’unité abordant la question de l’éthique du travail, une démarche  participative. Dans le service nous réalisons majoritairement des prises en charge individuelles, un jeune, un éducateur, on est peu dans une démarche collective. La question de la pluridisciplinarité est essentiellement posée dans le cadre des mesures dites d’investigation éducative. C’est une équipe qui marchait plutôt bien et je pensais que c’était le moment de questionner le champ de la pluridisciplinarité. Qu’est-ce qu’on a comme espace de réflexivité ? Personne ne tombe d’accord sur une modalité d’accompagnement d’équipe. Donc j’impose Pluriact, ce qu’il ne fallait pas faire.

Quand on commence à parler des dysfonctionnements il y a des éducateurs qui disent ne pas souhaiter participer exprimant par exemple : « ça nous est imposé, on écoute mais on ne participe pas ! » Par contre l’AS, la secrétaire, la psychologue participent activement. Certains éducateurs l’ont très mal vécu, d’autre moins. Ça a fait ressortir qu’il y a des enjeux dans l’équipe liés au statut de chacun, ça les fait ressortir mais au moins ça les a posés. Ça a posé la question de la pluridisciplinarité dans l’équipe, ça a posé la question des personnels à statut unique. Ils avaient aussi quelque chose à dire sur la question sachant que le corps des éducateurs est le plus représenté dans la protection judiciaire de la jeunesse. On a pu mettre des mots sur des choses qu’on n’arrivait pas à se dire. Ça a mis en avant la fragilité des identités professionnelles des uns et des autres. On s’est tous posé la question de pour qui tu travailles ? Pour qui on travaille et comment on travaille ensemble ? Ca a soulevé également la question de la différenciation entre mission éducative et statut d’éducateur. Tous le personnel autre que les éducateurs ont revendiqué de faire de l’éducatif, la secrétaire fait de l’éducatif, l’enseignante technique, l’assistante de service social fait de l’éducatif…

Plus tard, lors d’un séminaire regroupant des personnels du Limousin, certains ont pu se rendre compte qu’on avait beaucoup avancé dans la réflexion sur le travail ensemble, avec les partenaires et dans la considération de l’usager. Mais globalement, il y a un écart entre la culture professionnelle à la PJJ et la démarche Pluriact, ça a été brutal pour nous.

Texte établi par Pluriact d’après l’enregistrement du Symposium